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lundi 13 janvier 2014

Cameroun - Après la chute de Djotodia en RCA : Yaoundé serait-il dans le viseur de l'axe Hollande-Deby ?

Selon certains observateurs avertis, la présence militaire française en Rca, tout comme le nouvel axe N`Djamena-Paris, est très loin d`inquiéter Yaoundé.

Voici pourquoi. 

16 décembre 2013. L`axe lourd Yaoundé-Douala connait une effervescence quelque peu inhabituelle du fait d`un impressionnant convoi de blindés, porte-chars (33 au total) et autres matériels de guerre français à destination de la République centrafricaine voisine, où sévissent les rebelles de la Séléka. Seulement, avant d`atteindre leur point de chute qui est Bangui, l`arsenal de guerre français doit transiter par l`aéroport de Ngaoundéré, qui sert depuis des mois de base-arrière aux militaires français de l`opération Sangaris. 

Une occupation de l`aéroport de la capitale régionale du château d`eau du Cameroun qui n`arrête pas de susciter moult commentaires dans certains milieux proches des forces de sécurité camerounaise, surtout après une altercation, le 30 décembre 2013, entre les soldats camerounais affectés au service des forces françaises basées à l`aéroport de Ngaoundéré et leurs homologues hexagonaux. 

Pour la petite histoire, dans la journée du 30 décembre 2013, des soldats français entreprennent de faire flotter le drapeau de leur pays à l`aéroport de Ngaoundéré. Cette initiative, très mal prise par les militaires camerounais, va aboutir à un incident très vite maîtrisé, grâce à l`intervention des autorités civiles et militaires et de la place. Ce qui fera dire à quelques esprits mal affermis que la France était sur le point de vouloir installer une base militaire à Ngaoundéré en violation des accords militaires signés avec le Cameroun. Et ceci dans le but de mettre à mal la stabilité dans la sous-région. Notamment dans les pays où les présidents auraient tendance à s`éterniser au pouvoir. La fin inévitable de la crise centrafricaine allait donc permettre à la France de se pencher sur le dossier camerounais, avec le soutien du Tchad. 

Selon certains analystes en effet, après la tenue vendredi dernier à N`Djamena du sommet extraordinaire de la Commission économique des Etats de l`Afrique centrale (Ceeac) qui contraint Michel Djotodia et son Pm Nicolas Tiangaye à a démission, de nombreux observateurs se rendent d`ailleurs compte que le rôle du Tchad a été capital dans la résolution de la crise centrafricaine. A propos, un confrère panafricain indiquait dans son édition du 22 décembre 2013: 

«En Centrafrique, le Tchad fait partie du problème et de la solution. Avec près de 800 soldats, N`Djamena aligne le contingent le plus important de la force africaine déployée en Centrafrique. Compte tenu de leur expérience et de leur connaissance du terrain, les Tchadiens avaient même beaucoup apporté. Sauf que leur proximité avec les éléments de la Séléka a desservi leur action. En effet, pour¬suit le même confrère, près du tiers des 6000 rebelles qui ont renversé François Bozizé sont d`origine tchadienne». 

II est donc évident que pour parvenir au renversement de Michel Djotodia, la France et le régime de N`Djamena ont su accorder leurs violons. Suffisant pour faire dire à quelques analystes que l`axe François Hollande-Idris Deby se trouve aujourd`hui renforcé. Pour y parvenir, N`Djamena aurait sûrement montré patte blanche pour ne pas apparaître comme le soutien de la secte islamique Boko Haram. Bien plus, la France démontrerait davantage qu`elle reste le grand patron de la sous-région. La dynamique ainsi mise en marche, en sus du déploiement de la force panafricaine, certains analystes ne cachent plus leur optimisme quant au retour de la paix en Rca. Même si pour d`autres analystes, la présence française reste un caillou dans la chaussure de certains régimes dans la sous-région. 

On parle de la Guinée Equatoriale de Théodoro Obiang Nguema Mbazogo, du Cameroun et dans une certaine mesure de la Rdc. Depuis quelques temps en effet et selon des sources proches de l`Elysée, le fait de ne pas passer la main quand on a passé plus de 3 décennies au pouvoir est une anomalie politiquement incorrecte et aux antipodes des règles de bonne gouvernance. Voilà la raison pour laquelle certains commentateurs commencent déjà se convaincre qu`après la démission de Michel Djotodia et de son Pm, Nicolas Tiangaye, par le sommet de la Ceeac, les forces françaises pourraient entrer en scène dans le cas où Yaoundé ne donne pas des signaux forts pour le changement 

Etoudi. Une idée qui ne fait cependant pas l`unanimité auprès de certains observateurs avertis qui distinguent la France de Nicolas Sarkozy de celle de François Hollande. 

Manœuvres d`intimidation 

En ce qui concerne la France de Nicolas Sarkozy c`est celle-là qui avait clairement indiqué qu`elle voulait l`alternance au sommet de l`Etat camerounais et avait déjà choisi Marafa Hamidou Yaya. Il se dit même que lors de l`investiture d`Alassane Dramane Ouattara à Yamoussoukro, Nicolas Sarkozy n`était pas passé par 4 chemins pour dire au président Paul Biya qu`il était temps pour lui de passer la main en organisant sa succession. Mais voilà qu`arrive entre-temps la présidentielle française au cours de laquelle le régime d`Etoudi va exprimer sa sympathie au candidat François Hollande. 

En soutenant ainsi le candidat de la gauche, certains analystes estiment que les hommes de Paul Biya avaient fait le choix de la stabilité. Ce qui n`était pas pour plaire aux hommes de Nicolas Sarkozy qui vont se lancer dans des manœuvres d`intimidation. Notamment des survols de l`espace aérien dans la région du Nord par des avions français en provenance de N`Djamena, des bateaux de guerre mouillant régulièrement au Port autonome de Douala où étaient également signalés des récurrents trafics d`influence. On a par ailleurs soupçonné à cette époque que le bras séculier de toutes ces manœuvres n`était autre que le président ldriss Deby dont la puissance militaire est incontestable dans la sous-région d`Afrique centrale. 

Une fois à l`Elysée, François Hollande a voulu suivre la position de son prédécesseur d`où la froideur observée dans les rapports entre l`Elysée et le régime d`Etoudi aux lendemains de l`élection de François Hollande. Mais très vite, le nouveau locataire de l`Elysée va être rattrapé par le réalisme du président Biya dans un contexte où les menaces des islamistes de Boko Haram sont réelles. Ce réalisme du président Paul Biya va clairement s`illustrer après l`enlèvement dans la région septentrionale de la famille Fournier et récemment le cas du père Georges Vandenbeusch. En réalité estiment certains commentateurs pointilleux, François Hollande s`est aperçu que le locataire d`Etoudi est indispensable pour la stabilité dans la sous-région. 

En grossissant la loupe, il n`aurait pas manqué de voir les ambitions hégémonistes d`Idriss Deby et aurait mis la pédale douce pour mieux gérer le dossier malien particulièrement dans la zone de Kidal où se déployaient les forces tchadiennes. D`un autre côté, la France de François Hollande a besoin de préserver la paix en Afrique centrale et surtout au Cameroun où ses intérêts économiques et ceux de l`Europe sont énormes. Plus précisément les richesses dont regorge le sous-sol camerounais. Selon certains experts en effet, les ressources pétrolières jusqu`ici inexploitées au Cameroun seraient de loin supérieures à celles du Tchad, de la Rca et de la Guinée Equatoriale rassemblées. 

Selon certains experts en effet, les ressources pétrolières jusqu`ici inexploitées au Cameroun seraient de loin supérieures à celles du Tchad, de la Rca et de la Guinée Equatoriale rassemblées. Selon l`avis des observateurs, il n`était donc pas de l`intérêt de la France de mettre le feu aux poudres au Cameroun. Une telle hypothèse étant susceptible d`embraser tout le Golfe de Guinée. Pour nos observateurs, ce n`est pas un fait de hasard si les Américains sont venus construire l`une des plus grandes ambassades à Yaoundé. Bien plus, ce n`est pas un pur hasard si les grandes rencontres sur la sécurité du Golfe de Guinée se tiennent au Cameroun. Face donc à cette implacable réalité, les 2 chefs d`Etats vont créer une synergie en envoyant leurs soldats en Rca et en faisant du Cameroun la base arrière de l`opération Sangaris. 

Selon certains géostratèges, cette base a pour missions de contrer les velléités des rebelles islamistes dont l`objectif est d`atteindre Yaoundé. Pour ces géostratéges, ce n`est pas pour rien qu`Abdoulaye Miskine a été interpellé du côté de Bertoua. En effet indiquent nos sources, le rebelle centrafricain était en mission de repérage à l`Est et devrait procéder à des recrutements dans les camps des réfugiés centrafricains. C`est donc pour cette raison que sachant que leur jeu était connu et que ses hommes vont lancer des attaques dans la région de l`Est pour venger leur mentor, ce dernier sera neutralisé à temps par Yaoundé. En sage Paul Biya aura compris longtemps avant le vrai enjeu de la chute de François Bozizé. 


François Owona 

la Nouvelle


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