C`est ce qui ressort de la dernière actualité en République centrafricaine, qui a vu la démission de Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye.
Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique centrale (Ceeac), sur la crise centrafricaine s`est achevé le 10 janvier dernier à N`Djamena, sur une décision forte. La démission du président intérimaire Michel Djotodia et celle de son Premier ministre Nicolas Tiangaye. Cette décision a été accueillie avec enthousiasme en Rca et particulièrement à Bangui, où des scènes de liesse populaire ont été observées. Cela confirme-t-il le rejet définitif du président Djotodia par la majeure partie de la population centrafricaine? On peut le dire.
En tout cas, les quelques 10 mois passés par Michel Djotodia à la tête de la Rca n`ont pas été un long fleuve tranquille. L`on pourrait mettre à son actif, à travers ses soudards de la Séléka, responsables des tueries en série sur fonds d`opposition religieuse, des enlèvements nocturnes, des rafles sauvage, des rackets, des pillages en bandes, des viols, des expéditions punitives, des razzias. Toutes choses qui ont contribué à désintégrer l`Etat centrafricain.
Il faut le dire, Michel Djotodia est arrivé au pouvoir à Bangui par la force, snobant au passage les accords de Libreville de 2008 qui stipulait déjà la participation de l`opposition dans un nouveau gouvernement, Les rebelles vont néanmoins reprendre les armes en 2012, prenant les villes les unes après les autres, pour enfin chasser François Bozizé du pouvoir. Un François Bozizé qui s`est vu refuser le soutien français et qui n`a que timidement appliqué un autre accord de Libreville qui lui imposait un Premier ministre issu des rangs de l`opposition.
Des accords qui du reste, n`ont jamais été respectés, La Séléka, désormais soutenu par le Président tchadien Idriss Déby ltno ayant soumis de nouvelles revendications au Président Bozizé, qui n`en a pas pris compte jusqu`à son départ du palais présidentiel par la force.
Dans toute cette situation qui urge aux portes du Cameroun, le Président Paul Biya est resté constant. D`abord, il n`a assisté à aucun sommet où la crise centrafricaine était à l`ordre du jour, notamment lors de la signature des différents accords de Libreville qui ont balisé la prise de pouvoir de Michel Djotodia à Bangui. Dans la foulée, dans sa quête de reconnaissance sous régionale, Michel Djotodia n`a jamais été reçu à Yaoundé, malgré toutes les tentatives diplomatiques menées tambours battants par le nouvel homme fort de Centrafrique.
En français facile, Paul Biya, plus que jamais dans sa posture de sage d`Afrique, n`a jamais voulu donner sa poignée de main à un imposteur. Légaliste jusqu`au bout des doigts, le Président camerounais est resté rigide sur le principe de la Charte des Nations Unies, qui dénie toute reconnaissance à un régime qui accède au pouvoir par la force. L`on peut aisément comprendre pourquoi Paul Biya avait consenti à accorder une sorte d`asile politique provisoire au président déchu François Bozizé au lendemain de son éviction. Ce que n`avait pas bénéficié Ange Félix Patassé, renverse dans les conditions similaires par Bozizé.
En tout cas, le Président Paul Biya et le Cameroun restent fidèles au sacrosaint principe de la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays. Tout le contraire de ce que le Tchad a fait en Rca en mettant en musique les derniers développements de la crise centrafricaine avec la démission de Michel Djotodia et de Nicolas Tiangaye. Signe des temps, le Président Paul Biya n`a pas fait le déplacement de N`Djamena pour cautionner la comédie Franco-tchadienne. Il était représenté par le Premier ministre Philémon Yang.
Le sage d`Afrique a encore démontré sa parfaite connaissance des dossiers de la sous-région, de l`Afrique et même du monde, lui qui comme solution à la crise centrafricaine, prône le déploiement des casques bleus de l`Onu. Tout le contraire de la position paradoxale de la France qui n`avait pas vu d`emblée que Michel Djotodia n`était pas du tout sérieux avant de revenir à des meilleurs sentiments en obtenant son départ du pouvoir.
C.N.
La Nouvelle
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